Le lendemain de Noël, jour de la Saint-Étienne, avait lieu la fête du Couignowa (des étrennes). Dès l'aube, petits garçons et petites filles parcourent les chemins et les villages en criant à tue-tête : Couignowa! Couignowa! Ils visitent les parents et les amis, surtout le parrain et la marraine, à qui ils souhaitent ce jour-là la bonne année.
« Er blavez mad a souc'hetan d'ec'h; yehet ha presporitez, acar baradoz 'r fin ho puez. » ce qui veut dire « Je vous souhaite une bonne année, une parfaite santé, et le paradis à la fin de votre vie. »
En échange de ces souhaits, les enfants reçoivent leurs étrennes, leurs Couignowa, qui consistent en petits gâteaux (couign), en pommes et en autres fruits. Les grands parents, les parrains et marraines y joignent quelque menue monnaie.
Pourquoi ce nom de couign que l’on retrouve dans couign aman ?
Les fours dans lesquel on cuisait le pain étaient primitivement carrés. C'étaient des espèces de grandes cheminées analogues aux hauts-fourneaux d'autrefois et ouverts par le haut pour laisser passer la fumée. Les angles du foyer, ne pouvant être parfaitement couverts par les grands pains ronds, on les garnissait ordinairement de petits pains qui en tirèrent leur nom et qui étaient destinés aux enfants. Angle ou coin se traduit en breton par couign. Les couign ou petits pains étaient
donc des pains cuits dans les angles, les coins des fours.
De couign on a fait couignoa, couignowa, littéralement chercher des couign. Couignowa, le verbe, est devenu ensuite le nom couignowa, qui signifie étrennes.(Mes étrennes, ma c'houignowa.)
G. LE CALVEZ. Revue des traditions populaires, février 1886.
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